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L'ABBÉ HÉNOCQUE (1870-1959)
Extrait de « La Voix de la Résistance » (Juin 2008)
L’abbé Georges Hénocque est, à tous égards, une figure
exceptionnelle du clergé français.
Son héroïque conduite durant la guerre de 14/18 lui valut 12
citations et le titre « d’as des aumôniers militaires », décerné par
les « Poilus ».
Son incapacité à accepter l’humiliante défaite de 1940 et
l’occupation du territoire par les armées allemandes qui en découla,
firent que son esprit et son cœur de Français furent, dès ce moment
« en permanente révolte ».
Devait s’en suivre son attitude intransigeante face de l’ennemi,
illustrée par les propos anti-allemands qu’il tenait régulièrement
du haut de sa chaire et qui eurent pour résultat une convocation de
la Gestapo, le 29 juillet 1944, lui enjoignant de se
présenter, trois jours plus tard, rue des Saussaies.
Ce délai le surprit. En effet, généralement la Gestapo était plus
expéditive.
Il pensa que quelqu’un, pour une raison ignorée de lui, avait voulu
lui laisser le temps de fuir. Il ne s’y résolut pas.
Manifestement victime d’une dénonciation, (hélas, procédé assez
courant à l’époque), on lui reprocha les propos insultants qu’il
tenait d’une manière habituelle à l’encontre des Allemands et plus
particulièrement les termes de la péroraison de son dernier sermon,
prononcé en l’église d’Enghien.
Lors de cette péroraison, il s’était en effet écrié : « Seigneur
Jésus, faites-moi vivre assez longtemps, je vous en supplie, pour
voir ces gens qui souillent notre sol tourner les talons et pour
retrouver ma France dans l’honneur et la liberté. »
Il ne nia point et déclara assumer pleinement la responsabilité de
ce qu’on lui reprochait. En conséquence de quoi il se retrouva, avec
d’autres prisonniers, incarcéré à la prison de Fresnes. Ce fut
ensuite Buchenwald puis Dachau.
Il fut libéré par les Américains le 1er Mai 1945
Il publia un livre en
1947 : "Les antres de la bête : Fresnes, Buchenwald, Dachau"
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